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Jouda Création
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26 mars 2017

vernissage de l'exposition Remue! questionner le trait de la calligraphie arabe

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Devant : " Autoportrait à l'instant T"

 Dans une chute vertigineuse vers les profondeurs de l'être, la confrontation avec les monstres qui y ont élu refuge fait apparaître la trace d'un grand 'NON' dans ma langue natale agité et ensanglanté. لا

 De ma langue natale qui est devenue celle du monstre, je n'ai pu reprendre que « lam, alif », Non. Il prend toute la taille de mon corps et devient le reflet de mon âme face au séisme qui m'a secouée.

 Les autres signes m'échappent. Ils refusent d’obéir à mes gestes et de traduire mes pensées. Ce Non est désormais ma seule parole alors j'y mets toute ma force et toute mon énergie. Il devient le NON, du refus de la révolte, de la haine... puis du regret de la désolation...puis le NON de l'opposition, de la détermination. Sur le côté, des signes vers un ailleurs...

 Jouda Gomri

 

 

Exposition – Présentation des œuvres

 

L'Espace Colucci présente du 13 mars au 13 avril 2017 l'exposition de l'artiste plasticienne Jouda Gomri. « Remue ! Questionner le trait de la calligraphie arabe » est le fruit du travail plastique réalisé par l'artiste dans les ateliers l'Espace Colucci, un lieu fortement lié à sa démarche.

 

L’identité culturelle en question

Jouda Gomri, artiste franco-tunisienne, investit plusieurs champs de création (installation, peinture, calligraphie...), en plaçant la question de l’identité culturelle au centre de son œuvre. Intitulée "Remue !", l’exposition présentée à l'espace Colucci est l’expression de la violence ressentie après les attentats de 2015. « Un an plus tard, j’ai voulu remuer ce souvenir afin de dépasser mon traumatisme en travaillant sur les émotions non exprimées », explique-t-elle.

Dénoncer l’imposture

Elle choisit alors la calligraphie arabe comme moyen d’expression, en comprenant peu à peu que son traumatisme est double. « On a touché simultanément à ma liberté d'expression en tant que française et à mes référents culturels en tant que tunisienne. En plus des attentats commis, les terroristes ont exercé une usurpation d'identité et détourné des éléments de langage, poursuit-elle. L’expression "Allahu akbar", jusqu’ici associée à l’appel à la prière entendue toute mon enfance, est devenue un cri de guerre ». En réponse, Jouda Gomri travaille sur les mots, notamment avec une œuvre grand format où il est écrit "Non" en arabe, dans un mouvement de chute vertigineuse. Mais ce "Non" est aussi un refus, une volonté d’agir. L’artiste a également cherché à reprendre son identité dans un travail d’autoportrait. Une œuvre dans laquelle Jouda Gomri reprend ses traits, en quelque sorte.

 


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